« Il y a 70 ans, je passais sur ce chemin avec deux vaches attelées à un joug… Le chemin commençait au niveau de la Chapelle (Musée du souvenir), longeait d’un côté le champ du Dc Cournille, où plusieurs agriculteurs faisaient leur gerbier (rue de la violette), et de l’autre côté la cour de l’école. Il descendait sous le Couvent des Ursulines, passait à gauche de la Collégiale, arrivait à la ferme Darasse (vétérinaire). Sa largeur était de près de 3 mètres comme on peut le constater encore par endroit… Il continuait ensuite sous la propriété de la famille Toulouse et probablement entre les maisons du faubourg Desplat et les jardins actuels (Chemin des remparts). Un vestige d’une vingtaine de mètres en témoigne encore. Ce chemin de ronde devait dans le passé servir à garder le village, à accéder aux nombreux jardins et rejoignait sans doute les fossés (du Boulevard actuel)… »
Ce témoignage de Mr. Henri DELPECH, qui a plus de 80 printemps, nous confirme donc bien la présence et l’intérêt de ce chemin du passé.

Depuis, l’érosion, le manque d’entretien et la nature qui a repris ses droits… l’avaient rendu impraticable sur près de 200 mètres.
Les chemins de ronde sont toujours très prisés dans les villages qui ont la chance d’en avoir encore.

L’idée de remettre en fonction le notre, a été proposée aux responsables des associations locales lors de la dernière assemblée générale du Comité de Coordination dans le cadre d’une « journée citoyenne » ouverte à tous les bénévoles intéressés par cette initiative.
Le samedi 29 avril 2006, ils étaient une vingtaine dont deux enfants, au parking de la Collégiale, en tenue de combat, prêts à relever le défi. Après un petit café pour se donner du courage et une sommaire réunion de chantier, tous se rendaient sur le site et commençaient le travail qui leur avait été proposé. Dans un vacarme de moteurs de tronçonneuses et de débrousailleuses, les herbes et les branches étaient coupées, tirées, entassées et emmenées à la décharge…Si bien qu’à l’heure de midi, 150 mètres de chemin étaient déjà rendus praticables.
Désireuses de contribuer à cette action bénéfique pour leur village, trois mamies avaient préparé un sympathique repas dans la sale des Aînés ruraux. Repus et satisfaits, tous retournaient ensuite sur le chantier jusqu’à la fin de l’après-midi. A 18H, la jonction était faite : le chemin était « rouvert » mais très difficile d’accès, compte tenu de l’effondrement du mur sur plus de 150 mètres. A l’unanimité, la décision était donc prise : il faudra une autre journée pour continuer…

Il en a fallu en réalité trois de plus, trois samedis entiers où en nombre plus réduit (6 à 7), parfois même sous la pluie, des volontaires ont réussi dans des conditions périlleuses et avec des moyens modestes, à recréer « manuellement » un passage artificiel et dans le vide…a l’aide de piquets (120) plantés régulièrement et consolidés à leur base, de poteaux de châtaigner, de poutres, de lattes de bois, de cordes, de fil de fer, de tendeurs et les conseil avisés d’un spécialiste en la matière, Mr DELLA SCHIAVA… le chemin est finalement rendu praticable. Un dernier travail délicat : reconstituer un escalier dans la partie haute…ce qui sera fait sous une forme rustique mais solide.
Le chemin, que nous appellerons plus modestement « sentier », est aujourd’hui parfaitement accessible à toute personne à pied, en prenant comme toujours les précautions d’usage. Il fera le bonheur des amoureux qui pourront, compte tenu de son étroitesse, le parcourir « collé-serré »… et de nombreux promeneurs qui découvriront ainsi une partie de notre village sous un aspect insolite et remarquable.

Reste en projet, la création d’un circuit botanique avec indication des principaux végétaux qui le bordent et la mise en place d’un petit banc à l’endroit le plus large et où le panorama est le plus beau. Dans un deuxième temps, la reconstruction du mur de pierre dans la partie basse serait nécessaire …



Alors, avis aux volontaires !